Fosbury Flop et créativité
On me demandait récemment : "Pour vous quelle est la plus belle image pour illustrer ce qu’est la créativité ?"
Il y en a énormément, bien sûr. Il y en a une qui me paraît exceptionnelle, c’est la manière de sauter en hauteur inventée par l’athlète américain Richard Fosbury : au lieu de passer la barre « sur le ventre » comme le faisait tous les athlètes – c’était le saut « ventral »-, Fosbury aborde la barre « sur le dos ».
Grâce au « Fosbury Flop », il permettra d’énormes progrès à sa discipline. Pourquoi cette exemple me semble-t-il pertinent ? Parce que le Fosbury Flop est une révolution totale : on aborde le problème totalement différente. Et surtout, la solution imaginée semblait a priori impossible, voir très risquée : retomber de 2m25 ou de 2m30 sur la nuque ou le haut du dos. Richard, dit « Dick » Fosbury remporta ainsi les Jeux Olympiques de Mexico en 1968 avec un saut historique de 2 mètre 24, record olympique battu.
Les juges tentèrent d’invalider la performance de Fosbury : « non-conforme aux règlements ! », déclarèrent-ils. Peine perdue : le saut de l’Américain était parfaitement valable.
Aujourd’hui les sauteurs en hauteurs planent au-dessus des 2m40, le record du monde appartenant au Cubain Javier Sotomayor.
La leçon à retenir ? Les voies du progrès sont souvent du côté de l’impossible. Etre créatif, c’est – aussi – être un explorateur des impossibles.
P.S.: aux Jeux Olympiques de Pékin la Belge et championne d’Europe Tia Hellebaut remporta, à la surprise générale, le titre olympique de saut en hauteur avec un saut à 2m . Après son exploit de Pékin, Tia a mis fin à sa carrière, donné naissance à un enfant … et reprit l’entreainement il y a quelques jours avec l’espoir de remporter la victoire aux J.O. de Londres 2012.